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RECITS DE MES VOYAGES EN ASIE DEPUIS 2002
21 juillet 2015

ANNEE 2007: THAÏLANDE - LAOS - THAÏLANDE

ANNEE  2007

 

THAÏLANDE - LAOS - THAÏLANDE

 

 

Cette année je ne dispose que de deux mois et demi. Deux mois et demi pour parcourir la Thaïlande et me rendre sur tous les sites où, entre le 13 novembre et le 13 décembre prochain j’accompagnerai six couples d’amis. J’ai en effet pour mission d’organiser un itinéraire, prendre de nombreux contacts et faire des réservations. Je consacrerai aussi le plus de mon temps dans le nord de la Thaïlande dans la province de Chiang Mai et de Mae Hong Son pour vivre une extraordinaire aventure auprès des femmes girafe de Nai Soi où je suis attendu par Sarach et sa famille. A la pointe nord de la Thaïlande je pénétrerai tout au nord du Laos et descendrai le magique Mékong jusqu’à Luang Phrabang. Je continuerai par la route jusqu’à la capitale Vientiane et descendrai tout au sud du Laos.

Dès mon arrivée à Bangkok, pas une minute à perdre, je commence par travailler à l’organisation de mon prochain voyage et à réserver six chambres doubles à Taewez guestouse. Je me suis aussi rendu à Samuk Phrakan sur le site de Muang Borang pour recueillir le maximum d’informations qui me seront chères pour organiser une journée à vélo dans le parc. J’ai même eut le temps de rendre visite à Alain, Puk et les enfants avec qui nous avons passé un agréable après midi à Ladpro.

Après quatre jours à Bangkok un avion de Nok Air m’a déposé à Chiang Mai, la perle du nord où j’ai été reçu par Jill mon amie de Midtown guesthouse. Ensemble nous avons mis en forme un superbe programme pour visiter la région. Mes amis français ne seront pas déçus par son contenu, ils pourront profiter de toutes les facettes du pays. Durant mes quelques jours à Chiang Mai je suis monté au Wat Doi Suthep et j’ai passé des moments délicieux à Doi Puy chez les tribus Méo. Pour finir j’ai savouré mon dimanche à la kermesse du week end de Tha Phae Gate. Pour me rendre à Mae Hong Son j’ai choisi de prendre un vol domestique afin d’éviter la longue et pénible route aux 1600 virages. A Mae Hong Son aussi j’ai continué ma prospection et procédé à des réservations. Je me suis reposé une longue journée avant de rejoindre Nai Soi où je suis attendu demain.

Séjour chez les femmes girafe.

La province de Mae Hong Son est paisible et chargée de poésie, tout autour de cette minuscule ville se dressent de hautes montagnes où se dissimulent des dizaines de villages de réfugiés birmans qui ont fuit le régime de Yangon. Ces villages sont difficiles d’accès et sont occupés par des Shan des Karen et des white Karen. J’ai coutume de me rendre à Nai Soi, la route qui mène au village est asphaltée sur huit kilomètres et se termine par une mauvaise piste de quatre kilomètres, mais je connais très bien le trajet. Après 45 minutes de moto me voici devant le portique d’entrée du village. Je m’acquitte du droit d’accès  (250 bahts soit, 5 euros). Sans trop attendre je me dirige chez Sarach qui me reçoit en larmes. Très ému par cet accueil attendrissant, il m’a fallut plusieurs minutes pour refaire surface et réaliser que j’allais vivre trois jours ici à partager tous les instants de la vie quotidienne des femmes girafe. Je ne sais rien de ce que me réserve ce séjour, mais je tiens fortement à vivre cette expérience. Les quelques européens qui ont mis les pieds ici par pur hasard ou par simple curiosité n’ont pas vu les choses telles que je les ai vues et n’ont jamais partagé les moments que j’ai eu le privilège de voir et de partager.Ce privilège je le dois au fait que j’ai entretenu des relations via Internet et par téléphone avec Sarach qui est une rare personne qui pratique correctement l’anglais à Nai Soi. Bien qu’il n’existe aucune infrastructure pour recevoir des étrangers au village, Sarach m’a invité chez elle et m’a mis en garde sur les conditions d’hébergement. Cela fait maintenant trois années que je fréquente ce village et je ne m’en lasse pas. Je n’avais jamais osé dormir ici mais cette année c’est décidé je vais m’y installer. Les 150 habitants qui peuplent Nai Soi me connaissent tous, les petits enfants ont grandi, deux sont morts de malaria, l’instituteur a quitté le village et il n’y a pas de nouvelles têtes. L’infirmière est toujours là, la mémé qui fabrique des guimbardes a pris quelques année mais est toujours vigoureuse et souriante, la chef des white Karen est toujours assise sur les mêmes planches de son balcon et sa gamine tresse toujours les palmes de bambous pour recouvrir le toit de sa hutte. Sarach aussi a changée, elle est devenue une femme, une maman admirable qui élève toute seule son petit Gowit aidée par sa maman et sa petite sœur.

Alors que je me trouvais à Bangkok le 23 avril j’ai réceptionné un e-mail provenant de Marion Gauchard et Lionel Martinez domiciliés, 9 rue de Peyresourde 31170 Tournefeuille. lioneletmarion@free.fr .  Voici le contenu de cet e-mail :

«  Nous sommes deux toulousains et revenons d’un long voyage autour du monde. En Thaïlande notre route a croisé celle de Sarach au village des longs necks près de Mae Hong Son. C’était autour du 20 janvier, nous sommes allé à la rencontre des femmes girafe à Naï Soï et nous avons longuement discuté avec Sarach qui allaitait un bébé, elle venait d’accoucher 15 jours auparavant d’un petit garçon qu’elle a prénommé Gowit. Elle se portait très bien, elle était rayonnante et le bébé aussi. Lorsqu’elle a su que nous étions français, elle nous a parlé de vous et nous a demandé si nous pouvions lui rendre un service. A cause du bébé, elle ne peut se déplacer pour se rendre en ville pour vous donner de ses nouvelles, ni par écrit, ni par e-mail. Elle nous a donc confié votre adresse postale et votre adresse e-mail, et nous a remis un cadeau qui vous est destiné et que nous vous envoyons aujourd’hui. Elle va bien, elle est très heureuse, très souriante. Lorsque nous sommes arrivés elle jouait de la guitare pour endormir son bébé. Elle nous a également dit de vous dire qu’en réponse à votre question, à savoir ce dont elle avait besoin pour elle et pour le bébé, elle n’a besoin de rien de particulier. Sa mère l’aide beaucoup. Par contre elle serait ravie d’avoir une montre. Nous vous adressons donc le cadeau qu’elle nous a confié, ainsi qu’une photo du bébé à la maternité et un papier sur lequel elle explique les raisons pour lesquelles elle est séparée du papa de l’enfant. Si vous avez d’autres interrogations n’hésitez pas de nous joindre.  Marion et Lionel. »         

Ce n’est qu’en rentrant en France que j’ai trouvé dans ma boite à lettres un paquet avec une écharpe de soie accompagnée d’une photo et d’un petit mot qui m’a bouleversé. L’écharpe de soie est celle dans laquelle avait été enveloppé le petit Gowit à sa sortie de la maternité. Aujourd’hui je suis toujours dans l’interrogation, je ne comprends toujours pas la portée de ce cadeau. J’attendrai novembre prochain pour tenter d’en savoir plus.

Sarach tient une minuscule boutique en planches et bambous, elle confectionne des écharpes de soie ainsi que des bracelets en bronze (le même bronze destiné à fabriquer les terribles anneaux qu’elle porte autour de son cou et autour des ses mollets). Sarach confie son bébé à sa petite sœur et nous partons vers la cabane de sa maman. Sa maman est ravie de me recevoir mais la communication est difficile.Le temps de manger une pastèque coupée en dés, et nous partons parcourir le village jusqu’à la cabane qui sert d’infirmerie. L’infirmière se souvient de moi et moi de même. Elle travaille pour l’organisation A.I.M.E, elle est très à l’aise avec moi et me supplie d’aller lui procurer des médicaments de base, indispensables pour traiter les enfants qui souffrent de maux de ventre et de dysenterie. Je propose alors à Sarach de descendre à moto jusqu’à Mae Hong Son pour lui acheter ces médicaments et par la même occasion des denrées pour la famille qui se fait un honneur de me recevoir. Je n’avais jamais pensé qu’un jour je me promènerai en ville avec une long neck. Profitant de mon passage à Mae Hong Son, je me rends à Friend Guesthouse pour y récupérer quelques effets personnels qui me seront utiles là haut. A la pharmacie de Mae Hong Son je me procure de l’amoxycilin, de l’aluminium et de la cloxacilin et repars avec quinze flacons, 1000 tablettes gélules et 20 sachets de poudre. Le tout m’a couté 2100 bahts soit, 42 euros. Quarante euros représente cinq mois de salaire de l’infirmière. En novembre prochain je renouvellerai l’opération et n’arriverai pas les mains vides. Je n’oublierai pas non plus une belle montre pour Sarach, des cartes à jouer pour les longs necks et des chamallows pour les enfants.

En retournant au village nous nous arrêtons pour acheter des victuailles, des légumes, du riz, de la viande, des jus de fruits et du poisson séché. Alors que Sarach donne le bain au bébé dans une bassine en plastique je m’occupe avec sa maman à préparer le repas du soir qui sera composé de riz, d’une soupe de nouilles aux herbes, de porc à l’ananas et de poisson séché à la sauce piquante. Le coin cuisine se trouve sous les pilotis de la cabane, à même la terre battue. Tous les ingrédients sont cuits au feu de bois dans de grandes marmites noirâtres léchées par les flammes des bambous brulants. Pour s’approvisionner en eau il faut aller à la pompe publique située à cent cinquante mètres du logement. Sarach vit à l’étage de sa boutique dans une pièce unique dépourvue de mobilier, les cloisons sont en bambous tressés et tapissées de posters représentant des portraits de femmes girafe, des portraits de bébés et de vedette du karaoké thaï. Alors que Gowit dort à poings fermés sur une couverture à même le sol nous entamons une partie de rami avec Sarach et deux de ses copines à la lueur de deux bougies. Il n’y a pas d’éclairage à Nai Soi et dès 19h30 il fait nuit noire. En face, des habitations laissent entrevoir l’éclairage vacillant des lampes à alcool. Un silence angoissant plane sur Nai Soi et à 21h30 tout le monde est couché. Difficile de fermer l’œil cette nuit, ce n’est pas dans mes habitudes de dormir par terre, je n’arrive pas à m’endormir, je suis préoccupé par l’environnement dans lequel je me trouve et il fait très chaud. Je réalise que je suis dans un autre monde et un tas d’interrogations meublent mes pensées. Au moment où j’allais m’endormir Gowit se met à chialer. A 4h30 du matin je me lève et sors dans le village désert pour attendre les premières lueurs. A 5h30 je suis sur la colline qui jouxte la cabane et m’en vais cueillir des ananas pour le petit déjeuner. Les premiers bruits montent du village et les coqs en concert sonnent le réveil. Je regagne ma hutte, Sarach est entrain de donner le sein à Gowit. Les femmes Karen allaitent pour des raisons d’hygiène et pour des raisons économiques.

La toilette matinale est une véritable cérémonie, chacun arrive sur la place publique avec sa cuvette, sa serviette, sa savonnette, son dentifrice et sa brosse à dents. Tout le monde autour de la pompe collective tire de l’eau et entame sa toilette. Les femmes vêtues d’un long sari coloré noué au dessus de leur poitrine font discrètement leur toilette. Les femmes Karen sont très coquettes elles terminent en passant un long moment à se lustrer les anneaux et à enduire leur visage de Tanaka (sciure de bois de santal mélangée à l’eau). Le Tanaka est signe de beauté et protège des rayons du soleil. Aujourd’hui alors que Sarach s’occupe de son bébé je prends mon temps pour errer dans le village et pour rendre visite à tous les habitants. C’est merveilleux, les jeunes mamans prennent grand soins à leurs bébés, elles leurs donnent à manger et jouent avec eux. Les femmes plus âgées débordent d’activité, elles préparent le petit déjeuner nettoient le linge et montent ramasser toutes les herbes pour préparer les repas. Ici l’on mange lorsqu’on à faim, seul le repas du soir est un moment de réunion et d’échanges. Durant le temps que j’ai passé à parcourir toutes les pistes du village j’ai été invité à huit reprises à des petits déjeuners et puis je m’en suis allé garder la boutique de Sarach pendant plus de deux heures. Je n’ai pas vu le temps passer bien que je n’ai pas eu un client mais j’étais entouré de tous les enfants du village curieux de ma présence. Ma deuxième nuit à Nai Soi je l’ai abordée différemment. Pour ne pas me coucher trop tôt à la lueur d’une bougie j’ai mis de l’ordre dans mes notes pour alimenter mon road book qui me servira à enrichir mon blog exclusivement destiné à mon séjour chez les longs necks.  Adresse à consulter: http://www.bimbotriangledor.canalblog.com

Le lendemain, même scénario, un silence angoissant plane de nouveau sur Nai Soi troublé par les hurlements des chiens errant et les cris des geckos. Vers 2 heures du matin je réussis à m’endormir mais dès 5h l’activité reprend. Cet après midi je quitterai Nai Soi avant la tombée du jour mais en attendant j’ai encore beaucoup de visites à faire. Suivi par une dizaine de bambins je m’en vais tout en haut du village avec mon caméscope et commence mon petit court métrage sur Nai Soi. Dans la petite chapelle chrétienne construite en bambous et chaumes il n’y a toujours que quatre bancs, de quoi recevoir douze fidèles et sur le mur à droite de l’autel, la photo du nouveau Pape a été accrochée il n’y a pas très longtemps. Dans les escaliers abrupts qui descendent dans le quartier des white Karen un petit cobra noir me coupe le chemin. Les white Karen vivent concentrés et cohabitent très bien avec les Karen, les femmes portent de lourdes boucles d’oreilles. Le trou formé dans le lobe de leurs oreilles mesure quatre centimètres de diamètre et leurs costumes sont de véritables patchworks aux couleurs flamboyantes. Les hommes ne sont pas nombreux au village, ils sont probablement dans les champs à des kilomètres à la ronde et lorsqu’ils arrivent surchargés comme des mulets ils rentrent se reposer après que leurs épouses les aient massé. Dans l’artère principale un papa tire ses deux petits enfants qui ne marchent pas encore dans une carriole en bois. D’autre enfants plus grands jouent avec des jouets sommaires confectionnés avec du bois et des bouteilles en plastique, les adolescentes se promènent main dans la main et arpentent en long et en large la piste principale qui ne doit pas faire plus de trois cents mètres de long. Tout ce petit monde s’occupe tous les jours, toujours de la même façon. Les Karen ne peuvent pas quitter la province de Mae Hong Son, ils ne vont que rarement en ville à pied ou en mobylette car ils sont très contrôlés. Le gouvernement Thaï veut bien les accueillir mais ils sont limités dans leurs déplacements. Ce soir Sarach et sa copine « Maman » (Maman est le nom de sa copine) ont apporté leurs guitares et entonnent quelques mélodies locales, il y a beaucoup de monde autour d’elles. Dans la boutique d’en face qui sert d’épicerie je vais acheter une vingtaine de paquets de fruits séchés et des canettes de jus de fruits pour régaler les spectateurs qui me sont reconnaissant en me faisant une démonstration de leurs gestuelles locales. Sous les pilotis de la hutte d’à coté deux petits enfants viennent de trancher la gorge à un poulet et récupèrent le sang dans une cuvette. Le sang sert à préparer un potage local, quant au maigre poulet il ne doit pas nourrir plus de deux personnes. Chacun dîne sur le pas de sa porte et les bonnes odeurs d’ail frit se mélangent aux redoutables odeurs des poissons séchés. Ca converse de porte en porte et Sarach me traduit son dialecte Kayan en anglais. Il est 18h et c’est avec un pincement au cœur que je quitte Nai Soi, tout le village m’accompagne à la moto et Sarach fond de nouveau en larmes. Nous garderons le contact et en novembre je viendrai de nouveau la retrouver ainsi que tout ce peuple adorable. Lorsqu’on rencontre ces gens pour la première fois il n’est pas facile de les approcher, mais dès que la confiance s’établit on est vite adopté et respecté. Tout devient alors plus facile excepté la communication. Ces moments merveilleux vécus à Nai Soi je ne pourrai les oublier, ils resteront à jamais gravés en moi.         

A peine de retour en ville je fonce à Friend Guesthouse pour une douche bien méritée et m’en vais au night market tout près du romantique lac de Wat Chong Khlang pour acheter un superbe couvre lit fait à la main et je rejoins le restaurant « Across the Road » pour me régaler devant une bière pression. Demain j’irais à l’aéroport pour m’envoler sur Chiang Mai où j’ai pris rendez-vous chez le dentiste pour me faire extraire une mauvaise dent qui me taquine. A Chiang Mai je dispose de deux jours pour continuer mes démarches et procéder à de nombreuses réservations pour l'année prochaine, à savoir une demie journée de mini croisière sur la rivière Pink agrémentée d’un déjeuner aux fruits, une soirée dîner Kantoké avec spectacle de danses classiques régionales, une séance de massages traditionnels dans un grand salon, un repas sea food dans la poissonnerie du marché de nuit, un dîner au cœur d’un jardin tropical au Tamarind et le « One day Tour » où nous irons à la rencontre des Hmong et où nous descendrons la rivière Yen en radeaux jusqu'à un éléphant Camp pour une promenade à dos des pachydermes.  Le dentiste que m’a conseillé Jill se trouve à 200 mètres de ma guesthouse. Pour entrer il faut se déchausser et utiliser des mules désinfectées. Le dentiste assisté de trois nanas n’a pas trente ans, son cabinet est ultra moderne et j’ai l’impression d’être dans la cabine de pilotage d’un avion long courrier. L’extraction s’est parfaitement déroulée si bien que deux heures après j’ai pu dévorer une excellente soupe aux nouilles et aux crevettes à food street. Demain un tuk tuk m’emmènera à la gare routière pour y prendre un bus pour Chiang Khlong, la dernière ville Thai avant la frontière nord du Laos.

A 8h30 le bus pour  Chiang Khlong est bondé, je décide donc de différer mon départ et de ne partir qu’avec celui de 13h30. Cela bouscule considérablement mon programme car lorsque j’arriverai, vers 19h30, il n’y aura plus de bateau pour rentrer au poste frontière de Huay Xai de l’autre coté du Mékong. Il faudra que je passe une nuit à Chiang Khlong. Je n’ai pas eu de difficulté pour trouver un logement « Bamboo guesthouse » tout près des départs des bateaux pour le Laos (une nuit pour 300 bahts soit 6 euros). Au restaurant situé juste en face la guesthouse je viens d’apprendre qu’un terrible ouragan venait de ravager le golfe de l’Irrawaddy et une partie de Yangon en Birmanie. Cela explique les deux journées épouvantables que j’ai eu avant-hier, des bourrasques de vent très puissantes accompagnées de trombes d’eau. La télévision birmane se garde bien de montrer des images de la catastrophe, par contre la télé Thai diffuse beaucoup d’images. L’ampleur du cyclone a été très impressionnante ainsi que les conséquences subies par la population complètement désœuvrée. Personne ne peut savoir qui et quand les nations frontalières leur viendront en aide. Les autorités birmanes refusant toute intrusion dans leur pays.  A partir de demain matin je vais vivre sur le Mékong, je vais rester deux jours à Huay Xai car l’environnement est sublime et doucement je descendrai le Mékong jusqu’à Luang Phrabang via Pakbeng.

 

LAOS

        

Le Laos est une république démocratique populaire qui s’ouvre prudemment au tourisme. C’est un des pays des plus pauvres du Monde. Pour l’apprécier il faut être discret, ce n’est pas un pays spectaculaire mais une nation fière de son passé qui cherche à se développer en préservant son identité. En l’an 2001 je remontais le Laos par la route depuis la capitale Vientiane, jusqu’à Luang Phrabang. Cette année j’ai projeté de descendre le Laos depuis la pointe nord du pays jusqu’à Vientiane en transitant par Luang Phrabang et en empruntant la voie fluviale. Ça fait déjà plusieurs années que j’ai cette envie folle de vivre des moments magiques sur le Mékong.

Le Mékong.

Le Mékong est le quatrième fleuve d’Asie par son débit de 475 kilomètres cubes d’eau par an. Il coule sur près de 4 900 kilomètres, prends sa source à Lasagongma au Tibet à 5224 mètres d’altitude et arrose successivement la province du Yunan en Chine, le Myanmar, le Laos, la Thaïlande et le Vietnam. Son bassin draine 810 000 kilomètres carrés où vivent 70 millions d’habitants. Le Mékong est utilisé pour l’irrigation, le drainage, la pêche, la pisciculture et la production électrique.  Il est appelé « Mae Nam Khong » par l’ethnie Thai, ce qui signifie « Mère de tous les fleuves ».  Près de sa moitié coule en Chine où il est appelé « fleuve turbulent », en raison de ses gorges et ses précipices. Il quitte la Chine à, à peine 500 mètres d’altitude et forme alors la frontière avec le Myanmar et le Laos sur 200 kilomètres. Il rejoint son affluent le Ruak au triangle d’or. Là, il sépare la Thaïlande et le Laos puis coule uniquement au Laos, il est caractérisé par des gorges, des rapides et sa profondeur d’à peine 50 centimètres lors de la saison sèche. Il s’élargit au sud de Luang Phrabang où il a inondé la région jusqu’à 100 mètres de profondeur sur un rayon de quatre kilomètres. Il reforme la frontière lao-Thai et finit au sud du Laos dans la région de Si Phan Don « quatre mille îles » avant de rentrer au Cambodge. Au Cambodge il reçoit le Tonle Sap et le Brassac au niveau de Phnom Phen. Au Vietnam il se divise en deux bras qui finissent dans la mer de Chine par neuf estuaires.

Frontière Thai-Laos et Huay Xai.

La petite ville de Chiang Khong se trouve au nord de la Thaïlande sur la rive droite du Mékong juste en face de Huay Xai, première petite bourgade du Laos. Chiang Khong n’a rien d’attrayant et compte tenu que le trajet depuis Chiang Mai à été épuisant je ne me fais pas prier pour dîner et aller me coucher dans une paillotes infestée de moustiques sur les rives du Mékong. A l’aube je me rends à pied à l’embarcadère de Tha Bak tout au nord de la ville. Pour traverser le Mékong embrumé je choisis d’embarquer sur un « long tail boat ». Il m’en coûtera un dollar pour une traversée de dix minutes. Ca y est ! J’ai maintenant les pieds sur le sol laotien. Après le contrôle de mon passeport et de mon visa au bureau d’immigration, je m’en vais changer un peu d’argent. Pour 50 dollars (30 euros), j’obtiens 430 000 kips. Je suis complètement perdu entre les euros, les bahts, les dollars et les kips. J’ai l’impression d’être très riche mais m’aperçoit très vite que ce n’est pas le cas lorsque j’achète un sandwich pour 10 000 kips.

Me voici dans la province du Bokéo qui ne compte que 145 000 habitants. Bokéo signifie « mine de pierres précieuses », elle doit son nom à des gisements de saphir dans le district de Huay Xai.  Le Bokéo abrite 34 ethnies dont des Lao Huai, des Kamu, des Akha, des Hmongs et des Lahu que l’on rencontre généralement au nord du Myanmar. Le centre de Huay Xai est tout petit et truffé de pensions et de boutiques avec pour arrière plan des montagnes verdoyantes. Beaucoup de routards passent par Huay Xai avant de remonter le Mékong pour rentrer au Yunan en Chine où bien pour descendre le Mékong jusqu’à Luang Phrabang, comme je vais le faire dans quelques jours. A Huay Xai je m’établis à « Hueixay GH » au milieu de l’unique artère principale qui traverse la ville, près des commodités et du port d’embarquement d’où partent les bateaux qui descendent le Mékong.  Je vais passer deux jours ici, au premier étage, fenêtre sur rue. Alors bien installé, je m’en vais en quête d’un moyen de locomotion pour assurer mes déplacements. Il est de coutume de demander les services d’un conducteur de tuk tuk, et j’en trouve un qui est très gentil et qui connaît quelques mots d’anglais. Je lui demande alors de venir me chercher demain matin à « Hueixay GH ».   Les lao huay qui vivent ici construisent leurs habitations en palmes de bambou et vivent plusieurs familles ensembles. Ils irriguent leurs rizières à l’aide de pompes hydrauliques en bois et cultivent le pavot pour leur propre consommation. Les femmes portent une grande pièce de monnaie suspendue à la chevelure longue et raide et n’ont pas de sourcils car elles s’épilent dès l’âge de quinze ans. Mon chauffeur et guide à la fois, est sous ma fenêtre dès 7 heures, je lui règle les 5euros pour la journée et nous partons pour visiter les villages Kamu. Ce matin en guise de petit déjeuner j’ai eu droit à du riz collant, des légumes, des œufs et du sang de canard épicé servi en soupe. Le ventre plein, nous nous approchons de Ban Nam Sang ou je dois demander l’autorisation au chef du village pour utiliser mon caméscope. Le chef du village est l’instituteur du village, il me reçoit et m’offre un godet de lao-lao. Ensemble nous nous rendons dans son école où il est fier de me présenter aux élèves. Sur les 22 enfants qui fréquentent cette école, 10 habitent à Ban Nam Sang, les12 autres viennent des hameaux environnants et font 5 à 6 kilomètres le matin pour venir aux cours et de même à 14 heures lorsqu’il faut rentrer à la maison. Je m’entretiens longuement avec l’instituteur qui m’apprend beaucoup de choses sur la vie quotidienne du peuple Kamu. Nous reprenons la route et nous nous dirigeons vers un tronçon du Mékong où se trouve une importante zone destinée à la pêche au poisson-chat géant, nommé « Pqabeuk ». Le Pqabeuk est probablement le poisson d’eau douce le plus gros du monde. Adulte il atteint presque les 3 mètres et pèse jusqu’à 300 kilos. Sa chair est appréciée pour son goût subtil entre le thon et l’espadon. C’est en cette saison qu’ils sont plus nombreux, ils sont pêchés et vendus pour 40 dollars le kilo, puis finissent dans les assiettes des restaurants de Bangkok.  Quatre kilomètres plus au nord nous nous arrêtons au « noodle village », le village des nouilles. Ici, toutes les familles fabriquent ces nouilles de farine de riz que l’on retrouve à tous les repas laotiens et qui sont vendues sur le grand marché de Huay Xai.  A dix minutes du village des nouilles il y a le village de l’alcool où est fabriqué le lao-lao, un alcool de riz à 45 degrés qui a pour réputation de rendre fou. Avant de regagner Huay Xai, mon chauffeur me propose d’aller avec lui chercher son fils à l’école, il est très fier et me présente à la maitresse et aux nombreux enfants dont je me régale à fixer sur mon appareil photo. De retour à ma guesthouse je donne rendez-vous à mon chauffeur pour qu’il vienne me chercher demain et je fonce au port fluvial pour y prendre tous les renseignements pour mon trajet d’après demain et réserver une place sur le bateau. Chose faite, je sympathise avec le gérant de l’agence de voyage qui me propose d’aller manger la soupe de poissons chez lui. Nous enfourchons sa moto et en pleine nuit noire sans éclairage, nous parcourons 3 kilomètres dans la campagne du Bokéo. A l’issue du repas il me reconduit en ville et finissons dans une brasserie sur pilotis au bord du Mékong entourés de trois charmantes laotiennes qui ne refusent pas quelques « beer lao ».

Aujourd’hui il fait particulièrement chaud, le thermomètre frise les 38 degrés. Mon chauffeur est fidèle au rendez-vous. A 8 heures les femmes et les enfants Kamu et Lenten se promènent déjà avec leur parapluies ou ombrelles pour se protéger des premiers rayons du soleil. Nous empruntons une route encadrée de montagnes, le décor est splendide et la zone facile à explorer. Tiens ! Mon téléphone sonne. Dois-je répondre ? Oui, c’est mon copain Francis Canépa de Genève, il vît actuellement en Thaïlande à Hua Hin, il pensait que je me trouvais déjà à Bangkok. Nous convenons de nous rencontrer chez lui à Hua Hin lorsque j’aurai bouclé mon périple au Laos, probablement le premier juin.   Mon chauffeur me dépose après 45 minutes de route et je m’en vais à pied. Le paysage est spectaculaire, des séries de falaises grises en forme de pachydermes se détachent sur le fond verdâtre des collines. Rien d’autre à faire que d’admirer ce décor de toute beauté et de méditer sur tout ce que je vois et ressens. Après 40 minutes de marche je m’arrête aux abords d’une cantine de trottoir pour avaler du riz gluant servi sur des feuilles de bananiers fraîchement coupées. Assis sur mon banc de bambou j’observe le va-et-vient des animaux de compagnie qui grouillent à mes cotés: poules, coqs, chiens, chats porcs et chèvres noires. Les enfants nus jouent avec les jouets rudimentaires qu’ils ont fabriqués eux-mêmes. Ici il n’y a pas de touristes occidentaux, a part Bibi ! Il n’y a aucune attraction sinon une poignée d’habitants qui ne parle pas un mot d’anglais, ni de thai, ni de lao (ni même de français). Sur le chemin du retour je me fais arrêter au grand marché où tout est en vrac, les produits de consommation courante sont mélangés aux babioles d’importation chinoise. On peut sortir d’ici avec toutes sortes de denrées allant de la nourriture, de la quincaillerie, de la pharmacie et des tissus. On y trouve même des mobylettes chinoises à moindre coût et des gadgets d’aucune utilité. Ce soir pour dîner, mon choix est vite fait, je rentre dans le « River side houay restaurant » dont la terrasse surplombe le Mékong pourpre et scintillant, j’interpelle le restaurateur, un petit bonhomme très caractériel, et lui demande de m’apporter une cascade des ses meilleurs plats locaux. Je patiente près d’une demie heure devant un verre de « lao lao », cet alcool qui rend fou surtout si on le consomme additionné de poudre de pierre à briquet, de bois de chevreuil ou de panse d’ours. Ça y est ! La table est maintenant recouverte de bols remplis de divers condiments et d’assiettes remplies de nouilles sautées, de viande de buffle, de poisson frits croustillants, d’une omelette nature, d’herbes diverses et de gâteaux aux crevettes frites. J’arrose le tout avec une délicieuse « beer lao », source de fierté du pays. Les lao l’adorent et se laissent souvent à dépasser la dose. Demain je commencerai la descente du Mékong très tôt, aussi, je m’empresse de rentrer à ma guesthouse.

Le trajet de Houay Xai à Pakbeng.

Cinq heures trente du matin, je descends la longue rampe d’escaliers qui mène au port fluvial et cherche mon bateau parmi des dizaines qui sont stationnés. Il y a déjà beaucoup de monde sur le quai et je me mélange à la foule. Avant de mettre les pieds sur le pont, comme beaucoup de passagers je m’en vais acheter un coussin moelleux pour mon confort personnel, car je sais que le trajet sera long, généralement 6 heures, sinon 8 heures selon si la quantité des marchandises et de matériel à décharger et recharger est conséquente lors des nombreuses haltes. Le « slow boat » est très long, tout est en bois verni, de la coque au pont, des bancs à la toiture, des rambardes aux colonnes qui maintiennent le toit. La planche qui permet d’accéder au pont est bancale, la dame surchargée de fardeaux et de son bébé ont des difficultés pour monter à bord, je prends le petit dans les bras et nous montons ensemble. Je m’installe à l’avant avec elle sur mon précieux coussin à même le sol. Rejoindre Pakbeng est une expérience en soi, le trajet qui représente 125 kilomètres s’accompli en 6 ou 8 heures pour 9,5 dollars. Le slow boat lève l’ancre tandis qu’à quai les familles adressent de chaleureux bye bye avec des mouchoirs à la main. La croisière commence à travers des falaises rocheuses escarpées, des plages de sable blanc ou rouge, et des montagnes recouvertes de forêts denses. Nous croisons de nombreux petits villages de pêcheurs l’un plus mignon que l’autre.  Les paysages sont somptueux, le vert des forêts épaisses se détache sur le rouge de la terre, le blanc des plages formées par les alluvions et le noir des rochers. Je comptais dormir un moment mais pas question car je ne veux pas louper ce merveilleux spectacle. Beaucoup de touristes dorment et ne profitent pas de ce décor à couper le souffle. De temps en temps j’adresse un sourire au bébé et à sa maman mais il est difficile de communiquer excepté au moment où je sors mes paquets de biscuits et de fruit séchés que je partage avec eux. Le soleil est maintenant très bas et les couleurs ne sont plus les mêmes, c’est merveilleux, je finis le trajet sur la pointe avant du bateau et commence à voir apparaître les premières petites lueurs de Pakbeng. A peine arrivé à quai une meute de rabatteurs tentent de m’influencer sur le choix d’un logement, tandis que d’autre me proposent de la drogue pour ma soirée à Pakgeng, bourgade de transit. En effet, le slow boat ne peut naviguer de nuit, le Mékong est trop dangereux, et puis, il n’est pas très profond et la nuit est trop noire dans son lit.

Pakbeng.

Pakbeng signifie « embouchure de la Beng », c’est un tout petit bourg champêtre au confluent du Mékong et de la Nam Beng. Les maisons pour la plupart sont en bois et accrochée sur le versant de la falaise. C’est une bourgade quelconque où il n’y a qu’une rue qui part du port, qui monte sur 400 mètres et se meurt au bout du village. Les guesthouses sont nombreuses car beaucoup de monde transite par ici pour aller sur Luang Phrabang. Je choisis « Phantavong guesthouse » assez loin du port, et m’y installe pour 5 euros la nuit. Des restaurants en veux-tu, en voila, je préfère celui où se trouve la pancarte suivante : «  Bienvenue ! Ici nous avons de très bons plats de toutes sortes, végétariens ou non végétariens. Venez goûter la cuisine de ma femme et vous comprendrez pourquoi je l’ai épousée. Et nous parlons français !  Kop chai (merci en laotien »). Voici en quoi consistent ces bons plats: végétal sandwich pour 8000 kips, cheese sandwich pour 10000 kips, meat sandwich pour 12000 kips. « In all hour sandwich we put, lettuce, onion, cuncumber, tomato, babana flowers, mayonnaise and special we used anchar ». Après ce maigre repas je mets le nez dehors, il fait nuit noire et il n’y a pas d’éclairage public à Pakbeng. Les quelques lampes sont alimentées par des groupes électrogènes. Quelques établissements disposent aussi de groupes mais par malheur pas ma guesthouse. Il y a quelques bougies le long des marches qui mènent à l’étage, j’en dérobe deux pour me permettre de trouver le trou de ma serrure, voir où je mets les pieds et trouver la porte de mes toilettes. Je prends beaucoup de précaution pour éviter d’enflammer la moustiquaire de tulle rose et ne me fais pas prier pour faire dodo, d’autant que demain le slow boat quittera le port à 8 heures. Tout cela est très romantique et a son charme, mais heureusement que ce n’est que pour une nuit.

A 6 heures et demie je descends mon sac à la réception, ainsi j’ai le temps d’aller prendre un petit déjeuner continental au premier café que je trouve ouvert et je fais durer le plaisir quasiment une heure. J’aperçois déjà des voyageurs qui descendent vers le port, je retourne récupérer mon sac pour me joindre à eux. Le slow boat qui partira à 8 heures est bien plus grand que celui d’hier, c’est à penser qu’il y aura beaucoup de monde à embarquer. Pour descendre à Luang Phrabang il faut compter 10 heures, fort heureusement l’ambiance à bord est délicieuse et les décors à crever les yeux. La majorité des passagers sont des routards car le plus grand nombre d’entre eux ne veut pas quitter le Laos sans passer par Luang Phrabang, la perle du pays. Cette province possède l’un des paysages les plus divers de la région du nord. A l’ouest le Mékong traverse une jungle épaisse, au sud d’imposants massifs jaillissent de terre jusqu’au nord de Vientiane, la Nam Ou coule jusqu’à Luang Phrabang encadrée d’impressionnantes falaises karstiques, et à l’est la voie s’ouvre vers de douces collines.  A bord je partage un maigre repas avec le copilote, il sort une bonbonne de dix litres de lao-lao qu’il va faire goûter à tous les passagers étrangers. L’alcool délie les langues et favorise le dialogue et la communication, l’ambiance devient plus chaude et les quelques voyageurs qui dormaient font surface.  Nous avons accomplis plus de la moitié du trajet, le fleuve magique est plus gonflé et plus profond, le slow boat devient spead boat et dans deux heures nous mettrons les pieds sur terre. Là bas tout au fond des derniers méandres quelques lumières scintillent, Luang Phrabang n’est plus loin. A Luang Phrabang je sais où se trouve ma guesthouse pour y être passé en 2001, depuis le port il ne me reste plus qu’à faire 400 mètres à pied pour y parvenir. L’enseigne en caractères rouges sur fond jaune est en vue « Oudomphong guesthouse », 65/4 Ban Houaxieng- Tel : 071 252419 ». La patronne est toujours là, elle mène à bien son affaire, entourée de son mari fainéant et de ses deux enfants très dynamiques. La guesthouse se trouve dans une minuscule ruelle en cul-de-sac, un endroit très calme à cinq minutes à peine à pied du centre stratégique de la ville et du marché de nuit.

 Luang Phrabang.

Luang Phrabang, ou « Muang Sua » signifie « Java », car les javanais avaient envahit une partie du Laos à l’époque khmère. La ville est bâtie à l’intersection du Mékong et de la rivière Nam Kane. Cette cité est la splendeur du Laos. L’électricité n’y est apparue qu’en 1990 et la première moto n’y a roulée qu’en 1994. Le meilleur moyen pour s’imprégner du climat de la ferveur religieuse qui y règne est de la visiter à pied. La beauté de ses temples est impressionnante. Ma petite chambre est située à l’angle du bâtiment, ma fenêtre donne sur la ruelle, en face du balcon de ce vieux pépé qui baragouine quelques mots de français et qui est fier de le parler, car il a fait la guerre à nos cotés. En 2001 il n’y avait pas beaucoup de touristes à Luang Phrabang car la route qui la reliait à la capitale était dans un piteux état. Aujourd’hui il est facile de remonter de Vientiane, aussi, les guesthouses ont poussé comme des champignons, mais la capacité d’accueil n’est toujours pas suffisante à la bonne saison. Les premières images qui ont attirées mon attention et qui m’ont émerveillées ont été les couleurs de la ville: la couleur blanche des fleurs de frangipaniers, la couleur rouge écarlate des flamboyants qui longent les rives du Mékong, la couleur orange safran des parures des moines et la couleur rouge et or des temples éblouissants. Il me faut passer à la banque, et j’en sors millionnaire, j’ai un million de kips dans la poche, c'est-à-dire 120 euros, de quoi passer 7 jours tout compris dans ce beau pays.

Luang Phrabang compte 26000 habitants, la ville est classée au patrimoine mondial de l’humanité, elle est le premier site touristique du pays, même les touristes les plus blasés tombent sous son charme et sont séduits par les toits scintillants des temples, les vestiges de l’architecture coloniale, la diversité ethnique de la population et la gentillesse des habitants. Malgré l’afflux des touristes la vie nocturne n’a rien de trépidant, le couvre feu s’applique à 23 heures et le silence règne à minuit. Le mont Phou Si est visible de toute la ville, c’est lui qui me sert de repère à partir de l’artère principale, l’avenue Th Sisavangvon, là où se trouvent les cybers cafés depuis lesquels je peux communiquer avec mes proches et travailler à mon blog de l’année dont voici l’adresse : http://www.bimbolaos.canalblog.com  .  De février à mai la fumée commence à envahir la ville en raison des cultures sur brûlis pratiquées dans les collines et sur les montagnes environnantes. Elle peut devenir si épaisse en mars et avril qu’elle attaque les yeux, provoque des difficultés respiratoires et empêche de prendre des photos du haut du mont Phou Si.

Aujourd'hui dès six heures du matin me voici déjà dans Sisavangvong. Au lever du soleil des centaines de moines défilent à la queue leu leu et s’en vont faire l’aumône auprès de la population toujours très généreuse. Je me suis laissé prendre par une mémère habile qui me tend un panier rempli de bananes et de sachets de riz pour faire donation aux moines. La procession terminée, sans vergogne elle me réclame cinq dollars, de quoi faire manger au moins une vingtaine de moines. Je n’aurais pas du arriver les mains vides et faire comme tout le monde, c'est-à-dire, passer par le marché et acheter pour un dollar de victuailles. Considérant que j’ai fait ma bonne action je suis persuadé que mon Karma sera meilleur pour cette journée et pour les jours à venir. Le spectacle en vaut la peine, les bonzes et les moinillons tous vêtus d’orange présentent leurs larges urnes en terre aux fidèles agenouillés, ces derniers distribuent à chacun du riz, des fruits et des restes de nourriture de la veille. Le défilé dure quinze à vingt minutes et les religieux regagnent leurs temples respectifs. Les moines m’ont attisé la faim et j'enchaîne ma journée par un copieux petit déjeuner avant d’aller faire la tournée des temples. Des temples il y en à une trentaine mais je ne me contenterai que des incontournables. Je réserverai le joyau de la ville, le Wat Xieng Thong pour demain soir.  C’est parti pour le Wat Ho Pha Bang richement travaillé, le Wat Visoun le plus ancien au toit unique, le Wat Mai Suvannaphumaham doté d’une véranda remarquable, le Wat Manolom qui abrite un Bouddha de six mètres de haut qui pèse deux tonnes et le Wat Xieng Muan transformé en école bouddhique. En passant devant « Big brother mouse», j’achète cinq livres que je donnerai aux enfants, c’est plus profitable que des bonbons et ça favorise l’alphabétisation. Je longe de superbes maisons coloniales franco-lao, traverse un petit marché et me retrouve au bord du Mékong où de nombreuses boutiques de trottoir vendent des baguettes de pain à la française. Je fais une halte au « Tamarind» pour y prendre un rafraîchissement et poursuis vers le centre culturel des enfants, qui récupèrent les bouteilles d’eau en plastique vides pour les vendre afin de récupérer les fonds qui serviront à des activités parascolaires. Je grimperai les 320 marches de la colline de « Phou Si » une autre fois, car ça en vaut la peine. Pour l’heure, j’ai terminé ma tournée des temples, je regagne alors ma guesthouse. Il me faut aller dîner, ce soir j’ai envie de me faire un petit plaisir et rentre dans un élégant restaurant, le « La la café » pour déguster une salade épicée au poisson-chat et à la mangue, et un curie massanam. Il est 23 heures, c’est bientôt le couvre-feu, je regagne Oudomphong guesthouse. 

Aujourd’hui, je quitte le cœur joyeux la guesthouse pour une journée de rêve à 35 kilomètres de Luang Phrabang. Pour aller aux cascades de Kuang Xi, le seul moyen est de prendre un tuk tuk, mais tout seul ce n’est pas du tout économique. Tout le monde le sait, alors les routards se pointent tôt pour essayer de se grouper et partager la note. Ce matin il n’y a pas grand monde, seulement deux étrangères en train de prendre leur petit déjeuner. Je vais les interpeller et leur explique la combine, ma proposition les intéresse, elles me demandent de les attendre un instant, le temps de passer à leur guesthouse pour récupérer le maillot de bain. Je n’y avais pas pensé, alors j'en profite pour faire de même. Nous voila trois et traversons l’avenue pour aller négocier un tuk tuk et son chauffeur. Chose faite au lieu de donner 60 000 kips tout seul, nous ne donnerons que 20 000 kips chacun. Patricia est allemande et Roseline française elles se sont rencontrées à Vang Vieng où elles ont passées quelques jours ensembles. Toutes les deux monteront ensuite le Mékong à contre-courant. Bon courage !   Le chauffeur du tuk tuk a toujours le sourire, il connait bien sa région pour avoir baladé de nombreux touristes, il est complètement à notre disposition pour toute la journée, aussi, lorsque nous voulons nous arrêter pour prendre de jolies photos il le fait de bon cœur. Les 32 kilomètres qui séparent Luang Phrabang de Kuang Xi sont magnifiques mais nous avons hâte d’arriver pour nous baigner tellement la chaleur est insupportable. Kuang Xi, est une superbe cascade qui descend sur plusieurs niveaux. La rivière coule au milieu d’une végétation dense et fleurie, face à des formations calcaires en creusant une succession de bassins à l’eau turquoise. L’endroit aussi est splendide car tout en bas il y a un parc public agrémenté de tables de pique-nique et juste après l’entrée un enclos abrite des ours malais et un tigre confisqués à des braconniers et gardés ici pour les protéger. Au premier niveau nous découvrons un superbe plan d’eau où sont aménagées deux minuscules plages. Sans plus attendre nous avançons prudemment en nous accrochant aux lianes et essayons de poursuivre juste dessous la première cascade pour y prendre une douche. L’eau n’est pas des plus chaudes et il n’est pas recommandé d’y rester trop longtemps dedans. Une fois le maillot sec nous empruntons un sentier qui grimpe à travers la forêt jusqu’au second niveau moins fréquenté car la plupart des visiteurs restent en bas. Ici aussi il y a un bassin assez grand pour y prendre un bain.  Derrière la cascade une grotte s’enfonce sur 10 mètres. Maintenant le sentier devient plus glissant, en montant vers le sommet de la cascade j’aperçois le cours d’eau qui l’alimente.  En redescendant nous demandons au chauffeur de nous arrêter à Ban Tat Paen pour y prendre un verre puis nous allons nous aventurer dans la campagne profonde où nous apercevons des dizaines de fillettes d’une douzaine d’années qui travaillent comme des bêtes dans les champs avec des outils aussi grands qu’elles. Dans le joli village Khamu il y a un cours d’eau et plusieurs petites cascades, nous prenons un dernier bain avec les enfants fous de joie de nous accompagner. Nous nous désaltérons de nouveau et discutons un long moment. Nous avons passé une si agréable journée que nous convenons de nous retrouver ce soir.

Ça tombe bien car aujourd’hui je viens de boucler ma 62 ème année et ce sera l’occasion d’aller faire la fête. Patricia l’allemande est comptable à Berlin et Roseline la française travaille dans un laboratoire de biologie alimentaire. Comme moi, elles adorent voyager mais elles ne disposent pas d’autant de temps que moi pour pouvoir savourer à fond un pays. Il n’est pas très tard et Roseline est d’accord pour que nous montions au mont Phou Si et que nous allions visiter le temple Wat Xieng Thong au bout de la presqu’île. Pour atteindre le temple du mont Phou Si, il faut grimper 320 marches et s’acquitter de 10 000 kips à l’arrivée. La grimpette en vaut la peine car de là haut le spectacle est remarquable, on a une vue panoramique sur tout Luang Phrabang et de plus l’atmosphère y est reposante. Nous observons la presqu’île et apercevons le Wat Xieng Thong qui nous attend car bientôt ce sera l’heure de la prière. La descente est rapide, il nous reste 1500 mètres à parcourir et nous nous trouvons devant de larges marches peintes en blanc qui aboutissent sur l’esplanade du temple. Le Wat Xieng Thong est incontestablement le plus somptueux de la ville. Wat Xieng Thong, signifie « ville de l’arbre de l’illumination ». Construit en 1560 par le roi Setthathirat il est le plus riche de la ville. Tout proche de lui se trouve la chapelle du Bouddha sacré dite « chapelle rouge ». Elle est superbement décorée et incrustée de mosaïques de verre d’inspiration japonaise. Sur la façade arrière du temple je suis en admiration devant une autre belle mosaïque de verre représentant l’arbre de Boddhi « arbre de l’illumination ». A l’intérieur, des fresques racontent la légende de Thao Chanthaphanith, elles représentent les supplices infligés aux damnés: les ivrognes sont ébouillantés, les voleurs sciés en deux, les menteurs pendus par la langue et ceux qui ont trompés leur femme grimpent à un arbre épineux. Nous ne resterons pas longtemps à la cérémonie, nous attendons seulement l’arrivée des moines et les coups de gong qui appellent les fidèles. Les mantras que chantent les religieux sont monotones et gâchent un peu notre joyeuse journée.

Happy Birthday Bimbo.

Il est temps de regagner nos guesthouses pour nous faire une beauté pour ce soir. En arrivant à Oudomphong GH, la réception est dans l’obscurité et la fille de la patronne n’est pas derrière son bureau. Curieux ! Je pénètre et toute la famille sort de la pièce de service avec un gâteau colossal multicolore sur lequel est inscrit « Happy Birthday Maurice COSTANTIN  May 13/1946  ». Je ne sais plus où me mettre, le fiston m’apporte un gros couteau et c’est à moi de découper le gâteau et à en tendre une part à chacun. J’ai été très touché par cette surprise, la patronne qui n’a pas loin de mon âge s’est permise de regarder ma date de naissance sur la fiche que j’avais remplie à mon arrivée et a eut cette délicate attention. J’en ai encore la chair de poule à ce moment même où je rédige mon récit. Je n’ose pas m’échapper comme un sauvage, car dans une demi-heure je dois rejoindre Patricia et Roseline, j’explique alors que j’ai réservé un restaurant pour ce soir avec une amie française et doucement je fais diversion. Patricia et Roseline sont assises à la buvette du night market à coté de la poste, elles m’attendaient pour passer à l’apéro, nous nous attardons devant une délicieuse « beer lao » très fraîche. Toutes les deux, sachant que c’est mon anniversaire ont comploté un bon plan pour ce soir. Mais en attendant nous partons dîner typiquement lao dans une romantique paillotte qui surplombe le Mékong. Au menu: algues au sésame frites, friture de poisson-chat et salade de poulet épicée, le tout accompagné de riz et d’une nouvelle « beer lao ». Etre laotien, c’est être mangeur de riz. Dans toutes les bouches on peut entendre « Kih Khao Le Bo ? », ce qui signifie, « Tu as mangé ton riz ? ». Le mot famine chez les lao se traduit par « Oet Khao » (être en manque de riz). Le riz est appelé Khao nio, c'est-à-dire, (riz gluant diététiquement complet, cuit à la vapeur). L’eau de trempage du riz est excellente pour la santé du cheveu, elle sert à laver les cheveux des jeunes filles. Le riz se mange avec du Padek (saumure de poisson), insupportable pour le nez et le palais des occidentaux. Le petit déjeuner local est à base de blé et de riz, le « Mi » (jaune), et le « Pho » (blanc). Outre le riz les plats populaires sont la soupe de nouilles et de viande, le « Thom Yam », soupe de poissons à la citronnelle très épicée et le « Mak Houng », une salade de papayes. Et pour ceux qui aiment les sensations fortes il y a toute sorte de bizarreries: les saucisses sucrées, les œufs de fourmis crus ou en omelette, les cigales et sauterelles frites, la tortue en soupe, le serpent en soupe, le porc-épic en ragoût, la peau de buffle aux algues du Mékong, le pangolin en ragoût (écureuil) et le potage à la chair de varan. En ce qui concerne les boissons tonifiantes il y a le « Lao Kap Ké » (alcool de riz dans lequel macère un gecko), et bien d’autres alcools dans lesquels macèrent scorpions ou serpents. Et puis il y a ce drôle de fruit, le « Durian », un très gros fruit à épines, une sorte de grosse pomme de pin géante qui renferme une chair blanchâtre et filandreuse répartie dans différentes alvéoles. C’est au moment de la dégustation qu’il faut avoir le cœur bien accroché, car il dégage une odeur de putréfaction, de mauvais camembert et de pieds sales. Mais pourtant ! Il faut l’apporter à la bouche le nez bouché, et alors nait un arôme subtil.  A l’issue de notre dîner Patricia et Roseline me révèlent leur plan pour terminer la soirée. Discrètement elles ont contacté le chauffeur de tuk tuk qui nous a promené toute la journée pour lui demander de nous emmener à quatre kilomètre du centre ville dans une discothèque locale très réputée.  Il est 21 heures, l’heure où la discothèque ouvre ses portes. L’établissement fermera à 23 h 30 because les gérants sont obligés de respecter le couvre feu. Durant 2 heures et demie nous nous sommes régalés à observer danser les jeunes lao. Un orchestre composé de six musiciens et d’une chanteuse ont enflammés la soirée avec des musiques européennes et nous nous sommes mêlés aux danses, principalement des tangos, des tcha tcha, du madison et des rock and roll. Les pas sont les mêmes que les notre mais le rythme n’est pas très dynamique. Nous étions les seuls étrangers dans cette discothèque bondée et nous avons fait sensation si bien que l’orchestre à enfin adapté son Rythme à nous. Un quart d’heure avant la fermeture l’orchestre s’est mis à jouer « Happy birthday to you » en l’honneur de mes 62 balais. C’est Patricia et Roseline qui ont comploté ça avec l’orchestre. Nous avons passé une agréable soirée et avant de nous quitter nous avons décidé de nous retrouver demain pour nous rendre ensemble aux célèbres grottes de Pak Ou.

Les grottes de Pak Ou

Les grottes de Pak Ou se situent à l’embouchure de la Nam Ou, à 25 kilomètres de Luang Phrabang. Le moyen le plus facile pour s’y rendre est d’y aller en tuk tuk.. Nous partons retrouver le chauffeur qui nous a conduit hier et lui demandons ses services. Moyennant 10 000 kips chacun, nous lui demandons de faire une halte à Ban Xai Hai, le village des fabricants de jarres. Les habitants du coin s’activent à remplir des jarres de lao-lao, qu’ils distillent eux-mêmes. Dans ce village des archéologues australiens ont mit au jour des poteries datant d’au moins 2000 ans. En face de Ban Xai Hai la petite bourgade de Ban Thin Hong dispose d’un petit port avec un quai d’où partent de grandes barques qui traversent le Mékong pour rejoindre la falaise où sont nichées les grottes de Pak Ou. A Ban Thin Hong, une autre grotte a été fouillée et a livrée des objets vieux de 8000 ans dont des outils en bronze, en pierre et en métal, ainsi que des ossements, des poteries et des tissus. Durant la saison sèche les villageois pagaient jusqu’aux bancs de sable et cherchent de l’or. Nous sommes quatre sur la barque et traversons lentement le Mékong pour nous rendre en face, là où se trouvent les deux grottes dans la partie inférieure de la falaise. Un petit ponton est aménagé pour accéder à une plateforme d’où débutent des marches qui donnent accès à la plus grande, la grotte de Tham Phum. Cette grotte est remplie d’effigies de Bouddhas de tous les styles et de toutes les tailles (des Bouddhas debout de pur style Luang Phrabang). Une autre envolée de marches conduisent à l’autre grotte, celle de Tham Ting éclairée par la lumière du jour, plus profonde et plus sombre que la précédente. Le pilote de la barque nous récupère pour rejoindre Ban Thong Hong et nous partons visiter le joli village de Ban Xang Khong qui abrite de nombreux ateliers de tissage et des boutiques qui vendent des tissus d’excellente qualité à bon prix. Les maisons sont éparpillées le long de la piste en terre battue et courent parallèlement au Mékong, des familles fabriquent du papier à partir de palmes de bananiers trempées et séchées et du papier de soie avec des inclusions de pétales de fleurs. Avant de regagner Luang Phrabang le chauffeur nous dépose dans un village dont j’ai oublié le nom où la spécialité est la fabrique de spiritueux à basse d’alcool de riz dans lequel macèrent toutes sortes de bestioles: reptiles, scorpions…. Demain journée relax ! Patricia et Roseline feront leurs valises et remonteront le Mékong.

La cabane de bois de la Croix rouge lao est transformée en salon de massages traditionnels aux herbes ou aux huiles. Pour mon tonus personnel je décide d’y passer plus d’une heure pendant lesquelles, à cinq reprises consécutives j’ai droit à dix minutes de massages et cinq minutes de pause thé. Au Laos la pratique des massages est chose courante, elle vient d’Inde et de Chine, elle est liée à la tradition bouddhique mise en pratique à travers les quatre états de l’esprit divin enseigné par « l’illuminé »: la bonté, la compassion, la joie de vivre et la sérénité. Les massages sont très répandus dans le pays comme en Thailande. La mère apprend à ses filles à masser leur père qui à leur tour les masse. On se masse entre soi le plus naturellement du monde, c’est un acte quotidien et familial de réconfort et de convivialité. Il existe de nombreuses fondations et des écoles de massages où sont enseignés les trois principaux types de massages: massage du pied, massage traditionnel des jambes, des bras et de la nuque aux herbes et massage du corps aux huiles. Ces massages sont tout à fait sages et de bonne qualité. A la tombée du jour je remonte au Mont Phou Si pour admirer le coucher du soleil, le ciel passe du gris bleu à l’orangé puis de l’orangé au rouge et tout en bas les premières lumières de la ville s’allument et les cloches de monastères tintent. Une fois encore je ne regrette pas la longue et pénible montée sur ce site religieux le plus important de la ville tout au long de l’histoire de Luang Phrabang. Demain  il me faudra quitter cette région charmante pour continuer mon chemin vers le sud avant de regagner Vientiane de bus en bus. Je me dirige vers la province de Xieng Khouang, évite un gros orage et m’arrête à Bane Tiane, un village de potiers où quasiment tout le village vit du travail de la terre glaise.  Des récipients de toutes dimensions sont fabriqués à la main à l’aide de tours rudimentaires et sont disposés au soleil pour sécher progressivement avant d’être enfournés dans des fours à bois. Les potiers se sont aujourd’hui reconvertis à la fabrique de tuiles nécessaire pour la rénovation des toits des temples. En aval du fleuve je croise des orpailleuses. Avril, mai juin sont des mois propices à cette activité car les eaux sont basses. Sur le rivage des femmes creusent la terre puis la lavent pour en extraire de la poussière noire dans laquelle scintillent de microscopiques pépites d’or. Après leur maigre récolte elles ajoutent du mercure et chauffent le tout pour que le mercure en s’évaporant libère l’or. Cet or est alors vendu aux bijoutiers de la ville.

Le seul bus quotidien qui descend sur Vang Vieng parcourt le trajet en 7 heures et les conditions de confort sont très pénibles. Il passe par Kasi, une bourgade où des attaques sont courantes entre les Hmong et les militaires pour le conflit du contrôle de la drogue. Le chauffeur du bus s’arrête pour faire le plein, mais au moment de payer il ne dispose pas de suffisamment d’argent pour régler le pompiste. Il demande alors à tous les passagers de lui régler la course, c'est-à-dire 1,20 euro par personne. Nous sommes 32 dans le bus, il récolte donc 38 euros, de quoi poursuivre notre route. (Pour information, le carburant revient à 0,65 euro le litre). Une demi-heure après, une nouvelle halte forcée s’impose, les freins sont brulants et le moteur fume abondamment. Le chauffeur se transforme en mécanicien, il profite de cet arrêt pour remplir le radiateur d’eau et pour graisser les essieux. Et puis il y a de nouvelles haltes, celles qui sont nécessaires pour assouvir les besoins physiologiques des petits et des grands, et pendant ce temps là des dames viennent à l’assaut pour proposer des brochettes d’insectes (des coquerelles), des chauve-souris, des fruits et du stiked rice (du riz gluant que l’on mange en roulant de petites boulettes avant de le porter à la bouche). Dans le dernier petit village avant Vang Vieng les habitants vendent des assiettes garnies d’un œuf au plat, de poulet, de tomates, d’oignons émincés et de concombres. Les premier pains de sucre apparaissent, ils se dressent au fond des immenses rizières, Vang Vieng n’est plus très loin.

Vang Vieng.

La petite bourgade de Vang Vieng est située près de la rivière Nam Song. Le site est superbe et peuplé de Yao. Vang Vieng est le lieu des grottes sacrées et des pèlerinages. Le paysage est enchanteur, il est composé d’imposantes falaises calcaires verdoyantes, ce qui lui a valu  le nom de « Baie d’Along du Laos ». Pour profiter à fond de ce coin je décide de m’installer pour quelques jours à « Dok Boua guesthouse », une maison à colonnes toute blanche et aux portes et fenêtres bleues. Elle se situe au fond d’une impasse à l’écart du bruit, et du bruit, ce n’est pas ce qui manque à Vang Vieng. La ville a perdu de son âme à cause de sa croissance trop rapide, elle est envahie de pensions à plusieurs étages, de bars à télévision et de menus « happy ».

Demain, pour échapper à cette ambiance je quitterai la ville très tôt car son environnement est superbe.  A l’aube, la patronne de « Dok Boua » me remet le vélo que je lui ai loué pour 1 euro et je décide d’aller parcourir le maximum de kilomètres dans toutes les directions pour ne rien rater des alentours de la ville car les paysages en font son principal attrait. Vang Vieng est le paradis des amateurs de spéléologie, les falaises dissimulent des galeries et des cavernes encore inexplorées. Les grottes jouent un rôle dans la mythologie locale, elles sont toutes supposées abriter des esprits, quant aux falaises elles comptent parmi les meilleurs sites d’escalade de la région. Il fait quelques gouttes ce matin, le ciel est douteux mais cela ne m’empêche pas de m’aventurer dans la campagne profonde. La route est relativement en bon état et de très longs ponts de bois traversent les nombreuses rivières. Les laotiens sont de véritables funambules, ils passent les ponts à vélo, les européens poussent le vélo car ces ponts ne font pas plus de soixante centimètres de large et ne possèdent pas de barrières de protection. Je fais de nombreuses haltes pour m’immobiliser en admiration au milieu de ce décor unique et reposant. Le vent se lève, le ciel noircit je continue ma route le long de la Nam Song, là où sont alignées de gentilles paillottes bâties entre les flamboyants dont le rouge agressif se détache au milieu de cette verte campagne. Le vent redouble d’intensité et les épais nuages couvrent la vallée. De grosses gouttes commencent à tomber et j’accélère ma cadence pour aller me réfugier dans un hameau où une nuée d’enfants nus s’ébattent sous la pluie. Une boutique m’accueille alors que des trombes d’eau s’abattent et remplissent les caniveaux. C’est un déluge d’une violence inhabituelle, j’ai l’impression que se sont des sceaux d’eau qui se déversent du ciel, même les enfants sont obligés se stopper leurs ébats et de venir se refugier dans la boutique. Je profite de la situation pour faire une séance photos. L’eau passe à travers les chaumes de la toiture qui ont pourtant la réputation d’être parfaitement étanches. Après plus d’une heure d’attente, de gros nuages blancs à mi-montagne annoncent l’accalmie. Je reprends la route sous une faible pluie car il me reste douze kilomètres pour arriver à la grotte de Tham Phapouak. La grotte n’a rien de curieux mais depuis la falaise la vue sur la vallée est de toute beauté. Ce n’était pas prévu, mais comme beaucoup de gens, j’abandonne le vélo et descends sur le bord de la rivière où je loue une immense bouée (une chambre à air de camion) et me laisse emporter sur les flots pour dériver au gré du courant de la Nam Song.  Ce moyen de déplacement est insolite, il permet d’admirer l’activité au fil de l’eau, de croiser les pêcheurs, les enfants qui viennent se baigner et les personnes âgées qui viennent faire la lessive. C’est superbe !  Le courant me transporte au terminus où un tuk tuk me récupère pour que j’aille récupérer mon vélo à Tham Phapouak. Ce sport s’appelle « Tubing » il en coûte 40 000 kips, soit 4 euros pour descendre la rivière sur sept kilomètres. L’orage et cette attraction imprévue m’ont fait perdre beaucoup de temps et je rebrousse chemin pour regagner Vang Vieng. Avant d’aller dîner je m’arrête chez le barbier, il s’est installé sur le trottoir de l’artère principale qui traverse la ville. Ce dernier me conseille un bon restaurant local et comme il n’est pas facile de trouver un établissement correct ici je lui fais confiance et rentre au « Nokéo », un des derniers vestiges d’antan qui propose un bon laap, un plat courant au Laos (salade composée d’un hachis de viande de volaille au citron vert, accompagnée de riz gluant sauté, d’oignons et de feuilles de menthe). Pour le manger il faut rouler un peu de laap dans des feuilles de manguiers cuites à la vapeur. C’est un délice ! Ici, au moins ce n’est pas comme dans certains repères de routards où le bonheur est un état d’esprit car les pizzas et les milk-shakes sont agrémentés de marijuana et parfois même de « yaba », (une amphétamine), ou de champignons hallucinogènes. Beaucoup de voyageurs passent 24 heures dans un état second sans en comprendre la raison. Pourtant tous ces établissements annoncent sur leur carte leurs plats « happy » et les présentent en anglais comme « ecstatic ». Il est temps de rentrer à « Dok Bua » car demain avec une moto automatique je partirai faire la longue boucle ouest.

Il est à peine sept heures trente ce matin, j’enfourche la moto, le ciel est de nouveau menaçant. Le long pont de bois qui traverse la Nam Song est à péage (1 euro), de l’autre coté une piste mène à un hameau où petits et grands fabriquent des fusées artisanales pour la grande fête des fusées. Une dame fait cuire de la viande sur de la braise, ça sent rudement bon et me laisse tenter pour quelques kips. La dame me montre du doigt son chien qui se trouve à ses cotés et m’avertit qu’elle fait cuire du chien « hot dog ». Curieux et carnivore à la fois je prends mon courage à deux mains et croque dans la viande dure et insipide qui doit être meilleure marinée. Je croque une deuxième fois pour mieux m’imprégner de saveur canine puis donne le reste au chien de la dame.  Il faut absolument que je boucle mon circuit avant la tombée du jour, mais le ciel redevient menaçant. La piste que j’emprunte est spectaculaire mais dangereuse, le paysage est envoutant et le contre-jour prononcé donne un aspect de paysage de peinture chinoise. Tout est noir, aussi bien le premier plan formé de bicoques et d’arbres que les falaises quartziques déchiquetées qui se dressent en arrière plan. Les villages sont rares et très dispersés, ils se résument souvent à quatre ou cinq cabanes de bois. De grâce, me voici à la grotte de la fleur dorée où je me réfugie pour laisser passer le nouvel orage. La piste devient caillouteuse jusqu’à Ban Phon Sai, la seule bourgade où il y a un peu de vie. Je m’y arrête pour prendre un rafraichissement et pour me renseigner sur la suite de mon itinéraire pour atteindre la grotte du Python. Je prends un peu de mon temps pour regarder une BD avec quelques enfants du coin et j’enfourche la moto. Il ne me reste plus que cinq kilomètres à couvrir pour arriver à la fameuse grotte que je ne verrai jamais car la chaîne de ma moto vient de dérailler. Rien d’autre chose à faire que de rebrousser chemin et pousser la moto jusqu’à Ban Phon Sai où par bonheur un habile bricoleur vient à mon aide. Par crainte d’un nouvel orage ou d’une autre panne, je décide de ne pas refermer la boucle et retourne par la même piste jusqu’à Tham Phu Kham. Je m’arrête pour faire le plein, l’essence est vendue à la bouteille et c’est le pompiste qui assure le remplissage des motos. Parfois c’est très long, surtout lorsqu’il doit faire le plein d’un tracteur. Avant le pont à péage il y a toujours la même dame qui vend la viande de chien, elle me reconnait, mais cette fois je ne m’arrêterai pas. Il n’est pas trop tard lorsque j’arrive à Vang Vieng, le temps de passer à « Dok Boua » pour écrire deux mots à Yannis, Sarah et Julia :

« ….Je t’écris un peu plus longuement. J’ai quitté Luang Phrabang avec tristesse, là bas je me suis régalé et j’ai fêté mes 62 ans heureux et bien entouré mais un peu triste à la pensée d’avoir pris une année de plus. J’ai laissé quelque chose de moi, là bas à Luang Phrabang et je suis arrivé à Vang Vieng. Ce soir je suis un peu triste et dans un état nerveux, ce n’est pas dans mes habitudes, mais aujourd’hui j’ai eu pas mal de déboires loin de la civilisation au milieu de paysages angoissants et surréalistes. Je suis parti ce matin avec une moto de location à travers des pistes inconfortables, il y avait du brouillard et de gros nuages noirs, les arbres ressemblaient à des fantômes, je me suis senti loin et oppressé, mais c’était joli. La végétation qui borde les pistes était abondante, j’ai pris des chemins dangereux, j’ai longé des crêtes, j’ai traversé un pont suspendu et puis je suis tombé en panne loin de tout. Au retour le trajet m’a semblé très long pour arriver à Vang Vieng. A Vang Vieng, je suis bien installé, mais le cœur de la ville est détestable. Parfois je me demande si tout ce que je fais et tout ce que je vois est bien réel. Je suis attaché à ma civilisation mais j’adore courir ces coins d’Asie autrement que le font les touristes de « Thomas Cook » ou autre, Je ne sais pas si tu as déjà  consulté mon dernier blog, mais j’ai été heureux à plusieurs reprises d’apprendre que mes récits et mes photos avaient fait plaisir. Je continue à écrire, prendre des tas de photos et filmer, mes documents feront de beaux souvenirs. Mes mots me paraissent quelconques aujourd’hui, il arrive que ma cervelle se trouve fatiguée, ne m’en voulez pas, demain ça ira certainement mieux lorsque je me serai bien reposé.  J’envisage maintenant de descendre sur la capitale en passant par la plaine des jarres. A Vientiane je prendrai un bon Hôtel et retrouverai la civilisation. Ensuite je traverserai le Mékong pour de nouveau remettre les pieds sur la terre Thaï, car il est plus facile de rentrer au sud du Laos par les routes Thaïlandaises. Le Mékong est plus romantique que le Gange, mais il est plus capricieux, surtout au sud où il s’ouvre en plusieurs bras et passe de nombreux rapides. Je le quitterai alors avec peine car il est magique, sur le fleuve comme sur les rives tout ce qui s’y passe est enchanteur et les gens du Mékong sont extraordinaires de simplicité et de gaité. J’espère que tout se passe bien pour vous trois, je languis de Julia qui a du beaucoup changer depuis mon départ. Pensez à m’envoyer rapidement de nouvelles photos d’elle………….. ».

Ce matin la patronne de « Dok Boua » m’informe qu’un songthaew viendra me chercher à 9h30 pour m’emmener à la gare routière située à quatre kilomètres de Vang Vieng. Sans plus attendre je boucle mon sac à dos et m’en vais prendre un petit déjeuner. Agréable surprise ! un mini bus climatisé me conduira à Phonsavan, le point de départ pour se rendre dans la plaine des jarres. La route m’a parue longue jusqu’à Phonsavan le chef lieu de la province de Xieng Khuang. Cette ville n’offre guère d’intérêts et est truffée de bâtiments quelconques. Comme toutes les villes de cette province, Phonsavan fut bombardée entre 1964 et 1973 par des obus de mortier, des capsules de phosphore, des mines antipersonnel et des bombes à fragmentation d’origine française, chinoise, américaine, russe et vietnamienne. Ces vestiges tragiques de près de 100 ans de guerre continuent de provoquer des accidents mortels et empêchent l’exploitation de la terre. Un nombre alarmant d’UXO restent dissimulés dans les rizières, sous les écoles, les maisons, les terrains de jeux et même dans les branches des bambous. Actuellement 40 % des cinquante accidents annuels frappent les enfants. En dépit des mises en garde répétées les jeunes continuent à jouer avec ces engins dispersés par les bombes à fragmentation qui ressemblent à de petits ballons. En 1969, mille cinq cents bâtiments de la ville de Xieng Khuang et plus de deux mille habitations de la plaine des jarres furent rasés lors d’un raid aérien dans le cadre de la guerre secrète contre le Laos par l’armée américaine et la CIA. La population entière du se réfugier dans des grottes. « Les bombes tombaient comme des graines que l’on sème », racontent les survivants.

Cachée loin de l’artère principale la pension « Kong Keo » m’accueille dans un séduisant bungalow et le propriétaire s’empresse de m’organiser pour demain matin un circuit vers la plaine des jarres. Dans la plaine des jarres, d’énormes jarres d’origine inconnue sont dispersées sur une douzaine de sites différents. Ces jarres ont été taillées dans la pierre, pour la plupart dans une molasse du tertiaire et quelques-unes dans le granit. Elles sont de différentes tailles et de différentes formes. Les plus petites ont été dérobées par des collectionneurs mais il en reste plus d’une centaine sur les cinq sites principaux. Le site « 1 » en compte 250, pesant de 600 kilos à une tonne. La plus grande pèse six tonnes et serait un trophée du mythique roi Jeuam. Le site « 2 » en compte 90. Pour me rendre sur le site « 3 » déminé, je parcours deux kilomètres à pied sur les digues des rizières à flanc de coteau. Ici les jarres sont étalées sur des étendues herbeuses et rien ne laisse supposer que leur fonction était de servir de sarcophages ou de récipients destinés à la fermentation. Madeleine Colani une archéologue française a consacré 3 ans à étudier la plaine des jarres dans les années 1930, elle a découvert dans l’une des jarres une figure en bronze de forme humaine ainsi que de minuscules perles en pierre. On estime ces jarres vieilles de 2000 ans mais pas avec certitude. La légende dit que ces jarres auraient été moulées dans un ciment fait de peau de buffle, de sable, d’eau et de sucre de canne, et cuites dans une grotte qui aurait servi de four.  En redescendant sur Muang Kham je me fais déposer sur le grand marché Hmong et poursuis jusqu’à Tham Piu pour aller voir la grotte dans laquelle 200 à 400 personnes furent tuées par une roquette le 24 novembre 1968. La plupart des victimes furent des femmes et des enfants laotiens. Après cette émouvante visite je traverse plusieurs villages Hmong, traverse une forêt et longe un petit torrent puis un barrage d’irrigation au pied d’une imposante falaise. Il est temps de regagner ma hutte car demain j’entreprendrai la descente sur la capitale.

Il fait un temps épouvantable ce matin, les grosses gouttes d’eau qui ruissellent sur les glaces du bus me gâchent la vision de la beauté du paysage tourmenté et entrecoupé de rizières et de montagnes verdoyantes. Plus j’approche de Vientiane, plus la pluie accompagnée de rafales de vent redouble d’intensité. J’approche des méandres du Mékong et aperçois de nombreux bâtiments coloniaux. Me voici à Vientiane.

 VIENTIANE

Je ne resterai que très peu de temps à Vientiane, le temps de retourner sur les principaux sites de la ville que j’ai particulièrement apprécié en 2001. Il est toujours agréable de se retrouver sur des lieux qui ont marqués la mémoire, de  revoir des décors particuliers d’Asie du sud-est et de rencontrer des êtres chers. Même si tous ces souvenirs ont été éphémères je dois une fois encore m’imprégner de cette vie particulière à Vientiane capitale du pays ville nonchalante à l’allure d’une petite ville de province.

Pour regagner la Thaïlande juste en face, de l’autre côté du Mékong, cette année j’ai choisi de le faire par avion car la route qui sépare Nong Khaï de Bangkok est très longue et j’ai encore beaucoup à faire dans la capitale pour mener à bien ma mission de l’année prochaine. Je dois m’assurer que tous les contacts que j’ai pris ont bien été pris en compte aller de nouveau négocier définitivement mes réservations.

A l’année prochaine !

 

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RECITS DE MES VOYAGES EN ASIE DEPUIS 2002
  • Mes récits de voyages en Asie du Sud Est depuis 2001. Pays Visités: Thaïlande chaque année, Laos 3 fois, Cambodge 3 fois, Inde 2 fois, Népal 3 fois, Birmanie 2 fois, Malaisie 3 fois, Vietnam 2 fois.
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